Dégustation de 4 cuvées de 1987

Encore haute en couleur malgré le millésime difficile


• Sylvaner 1987
Cuvée non chaptalisée


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Robe jaune citron avec des reflets verts – nez développé, évolué, dominé par la minéralité et des senteurs de terrine de volaille – demande de l’aération – bouche évoluée, légère et bien fraîche, aux saveurs de pierre à fusil et de foin – belle longueur de pierre mouillée.

Dans la dégustation à l’aveugle, je pensais goûter un Riesling de 15 ans.


• Riesling 1987 Grand Cru Steinert
Cuvée non chaptalisée - alcool : 11%


Couleur jaune d’or – nez intense, évolué, de fruits jaunes cuits, de cire avec des notes fumées – le palais est évolué, léger, avec de la tenue et une acidité fine – saveurs à dominante minérale qui se prolonge en finale.

Dans la dégustation à l’aveugle, les arômes de vieux Pinot Gris contredisaient la race du Riesling, évidente en bouche.


• Tokay-Pinot Gris 1987
Cuvée non chaptalisée


Robe jaune citron avec des reflets verts – nez évolué, un peu fermé avec des senteurs de légumes cuits – demande de l’aération – bouche évoluée, ample avec une belle fraîcheur – saveurs de cire et de minéralité – finale longue, assez souple, avec des notes de fruits cuits.

Dans la dégustation à l’aveugle, le côté frais et minéral du vin au palais m’évoquait un vieux Riesling, né avec un peu plus de corps que le Riesling précédent. 


• Gewurztraminer 1987 Grand Cru Steinert
Cuvée non chaptalisée


Robe jaune citron - arômes développés, évolués avec une dominante mentholée – palais évolué, ample avec une fraîcheur plus discrète – saveurs mentholées et notes de fruits cuits - longue finale de cire et de pierre mouillée.

Dans la dégustation à l’aveugle, le côté mentholé oriente vers le vieux Gewurztraminer, ainsi que la bouche un peu plus lourde qui témoigne aussi de plus de maturité à la récolte pour cette cuvée. La minéralité est liée à la récolte sur le terroir Steinert, qui prend ainsi le pas sur les caractéristiques du cépage en fin de bouche.

En 1987, la récolte a débuté fin octobre, parce que la floraison tardive de la vigne et une météorologie défavorable en été, ont beaucoup retardé la maturation des raisins. C’est bien le millésime que l’on déconseillait de laisser vieillir. Or ces quatre cuvées, parce qu’issues de moûts légers mais équilibrés (pas d’intervention pour enrichir en sucre ou désacidifier, ce qui était fort rare dans les caves cette année-là !) ont gardé un attrait certain et restituent bien l’ambiance de 1987.

Chantal Frick