Millésime 2003

Les deux longues périodes de gel en janvier et février ne laissaient pas présager la floraison au 3 juin, ni les pics de température supérieurs à 40°C en août. Précocité, canicule et sécheresse se conjuguaient  pour limiter sérieusement le volume de la récolte. L’ouverture des vendanges fut fixée au 8 septembre.

Nous commencions dès le 2 septembre sur dérogation. Les Auxerrois « Carrière » récoltés ce jour –là titraient 13.5 % d’alcool potentiel. Le 26 septembre nous rentrions les derniers Riesling au Grand Cru Vorbourg.

Les instances viticoles régionales ont demandé une dérogation à l’INAO afin de pouvoir acidifier les vins. Cette pratique, en bonne logique, est interdite dans les régions qui ont le droit de chaptaliser (augmenter l’alcool par ajout de sucre).

Nous n’avons évidemment pas acidifié. Nos vins riches et chaleureux ne se sont pas effondrés pour autant, tel que le prédisaient les revues oeno-vinicoles. Une touche de réglisse  plus ou moins discrète signe transversalement ce millésime.
Nous commercialisons encore quatre cuvées de 2003, au meilleur de leur expression, l’empreinte du millésime se retirant progressivement et dévoilant ainsi  d’autant plus les caractères liés au sol. C’est particulièrement le cas pour le Sylvaner 2003 «Cuvée Précieuse » et pour le Riesling 2003 Rot Murlé. Quant au Pinot Gris 2003 Rot Murlé, sa douzaine de grammes de sucre résiduel s’est totalement intégrée au corps du vin.

Terminons par le Pinot Noir 2003 Strangenberg  Zéro Sulfite Ajouté, qui a déjà bien dompté ses extraordinaires tanins en une décennie.  A cause de la sécheresse, les grains de raisins ne dépassaient pas la taille de grosses têtes d’épingles, si bien que l’inhabituel rapport entre la peau et le jus donna à la macération une couleur d’encre et des tannins monumentaux. Nous garderons des bouteilles pour le proposer en 2023 !

Jean-Pierre Frick 28/02/13