Nous débutons la taille des vignes au mois de décembre, lorsque le gel n’est pas trop fort et hors période de pluies. Elle se poursuit jusque mi-mars. Dans la mesure du possible, en biodynamie, nous concentrons la taille pendant les périodes de lune descendante.
La taille se décompose en trois étapes : - l’observation du pied de vigne : Quelle végétation a t’il développée face à la charge (nombre de bourgeons) attribuée l’année précédente et aux conditions climatiques spécifiques du millésime ? - l’interprétation et la décision : Si la maturité et le rendement de la dernière récolte correspondaient aux objectifs et que la vigueur est suffisante, alors la charge est reconduite. Une sécheresse ou une grêle l’année passée peuvent amener à réduire le nombre de bourgeons, donc à tailler plus court. - l’exécution : L’étude du trajet de la sève, le plus direct possible, doit être pris en compte dans les choix de taille, pour éviter l’installation de l’esca, un champignon anaérobie du bois, qui colonise les parties mal irriguées d’un pied de vigne, jusqu’à étrangler l’ensemble du cep. Tous les sarments superflus sont coupés à l’aide d’un sécateur électrique (le tailleur porte une petite batterie sur son dos). Selon le cépage, 5 à 10 coupes sont nécessaires pour tailler un pied. Environ 700 pieds taillés quotidiennement ne nécessitent pas moins de 5000 coupes. L’aide du sécateur électrique est donc précieuse, pour prévenir les tendinites du poignet. Le résultat de la taille est une esthétique finale du pied de vigne, qui dépend de la personnalité du tailleur : est-il angoissé par les possibles aléas climatiques ? Veut-il privilégier la beauté finale du pied ? Veut-il éloigner le plus possible l’esca ? Veut-il rajeunir le pied ? |
De nombreux travaux gravitent autour de la taille. Les sarments coupés restent accrochés dans les fils de palissage. Il faut les en retirer. Les sarments mesurent un mètre ou plus. Nous les sectionnons une à deux fois dans la longueur pour faciliter leur extraction d’entre les fils. Nous regroupons les bois à terre au milieu des rangs.
Nous profitons du sol gelé pour broyer les sarments à terre. Cela évite le tassement et améliore le déchiquetage des bois, qui seront « digérés » par le sol et ses microorganismes au cours de la saison végétative. A l’inverse, les périodes de dégel permettent de remplacer les piquets cassés et d’extraire les pointes de ceux-ci, qui restent dans la terre. Les fils de fer cassés sont remplacés ou réparés ainsi que les amarres éventuellement arrachées en bout de rang. Le liage et l’arquage clôturent le cycle des travaux hivernaux. Nous arquons les baguettes fructifères pour que les pampres poussent dans le plan de palissage au printemps. Nous attachons également aux tuteurs les troncs de jeunes vignes encore frêles. |